2nde Conférence internationale des femmes à Berlin

Nov 4, 2022A la une, Actualités

La deuxième Conférence internationale des femmes organisée par Network Women Weaving the Future se tient à Berlin les 5 et 6 novembre 2022 sous le slogan « Notre révolution : libérer la vie » et fait suite à la conférence organisée en 2018 à Francfort.

La conférence va rassembler plus de 600 femmes de plus de 40 pays différents.

Voici l’appel, le lien pour suivre la conférence en ligne ainsi que le programme. 

Appel

« Ces dernières années nous ont une fois de plus montré l’importance de la résistance et de la lutte contre les systèmes qui nous imposent l’exploitation, la misère et la mort. Comme nous l’avons vu lors de la pandémie de Covid-19, avec l’aide de l’État, le système capitaliste approfondit ses méthodes pour priver les femmes, les peuples, les travailleurs, les agriculteurs et les ouvriers de leur droit à la vie. Aujourd’hui, partout, nous sommes confrontés à la guerre, à l’occupation, à la violence, au féminicide, au génocide et à l’écocide.

Bien que le patriarcat capitaliste prétende qu’« il n’y a pas d’alternative » à ce monde d’exploitation et d’injustice, ce système perd sa légitimité. Pour surmonter sa dernière crise, le système réutilise continuellement ses piliers fondamentaux que sont le fascisme, le nationalisme, le fait religieux, le scientisme, le sexisme et le féodalisme, ce qui conduit à un état de guerre contre la société, les femmes et l’environnement. Pourtant, nous, ceux qui luttent, savons que nous sommes des millions aux quatre coins du monde, déterminés à construire un monde différent, plus juste.

Nous savons qu’il existe des chemins au-delà de ceux qui nous sont présentés comme des alternatives. Comme la révolution au Rojava/Syrie du Nord et de l’Est nous l’a montré au cours de la dernière décennie, il est possible de lutter et de construire un système politique et sociétal différent, basé sur l’autonomie des femmes dans toutes les sphères de la vie. Les luttes de nos sœurs de pays comme l’Afghanistan, l’Iran, le Soudan, les Philippines, le Brésil et les États-Unis nous montrent que ce siècle a le potentiel pour devenir le siècle de la libération des femmes et des peuples. Cela peut être l’ère qui nous permettra de porter nos luttes du local à l’universel.

Depuis notre première conférence en 2018, nous avons tissé l’avenir pour créer le confédéralisme mondial des femmes démocratiques. Notre revendication est grande, mais partout où nous avons touché la base, nous avons vu que cette revendication peut devenir réalité. Nous avons également vu que nous ne pouvons maîtriser un long chemin que par une organisation continue. Nous devons continuer à partager des expériences et nous préparer aux nouvelles attaques du système patriarcal contre notre corps, nos libertés et nos esprits. Nous devons créer des voies, des méthodes et des perspectives qui peuvent correspondre aux conditions actuelles. Contre les attaques constantes du système patriarcal, nous devons tisser un réseau durable de résistance et devenir les sujets actifs des luttes les plus urgentes de notre époque.

Lors de notre deuxième conférence, nous voulons ouvrir une brèche pour cette voie. Du contenu à l’ordre du jour, des détails techniques aux participantes, nous voulions que tous les préparatifs de notre deuxième conférence se déroulent dans l’esprit du collectivisme et de la solidarité des femmes. »

« Les luttes de nos sœurs de pays comme l’Afghanistan, l’Iran, le Soudan, les Philippines, le Brésil et les États-Unis nous montrent que ce siècle a le potentiel pour devenir le siècle de la libération des femmes et des peuples. »

Pour suivre la conférence à distance sur Zoom : https://zoom.us/join
Meeting ID: 84741991460
Mot de passe: 841626

Affiche conférence

Programme

5. Nov.

9:00-10:00 Ouverture

Le temps d’ouverture inclura un retour sur la conférence Les femmes tissent l’avenir de 2018 à Francfort, des annonces ainsi qu’une cérémonie.

10:15-13:00 Session I: La troisième guerre mondiale, briser l’armure d’immunité de l’État et de l’homme dominant
Que peut-on faire sur le front des femmes en cette époque de guerres, d’occupations, de crises écologiques et de pandémies ? Le système dominant poursuit sa guerre patriarcale contre les femmes et leurs résistances, tout en développant de nouvelles méthodes et politiques pour éteindre le front de résistance des femmes, dans le but d’invisibiliser la principale contradiction du XXIe siècle.

  • Modération par Meghan Bodette (Directrice de recherche, Kurdish Peace Institute)

1. La violence de l’État sur la société et les femmes – son outil, l’homme dominant
Comment pouvons-nous créer une voie de lutte alternative contre les politiques du système patriarcal ? Les combats des femmes doivent se structurer au-delà de la demande d’amélioration du système (droits légaux, accès à l’avortement, etc.) et construire leur capacité à lutter contre le patriarcat à tous les niveaux de la société – de la violence d’État à la mentalité de l’homme dominant.

  • Nilüfer Koç (Membre, Conseil national du Kurdistan)

  • Mariam Rawi (Représentante, Revolutionary Association of the Women of Afghanistan/RAWA)

2. Écocide : Démantèlement de la domination, de la dépossession et de l’oppression : la subordination et la colonisation de la nature, appropriation et exploitation impitoyables des ressources

Comment les femmes résistent-elles aux pratiques des multinationales qui mettent leur vie en danger ainsi qu’aux nouvelles formes de colonialisme dans les différents territoires du monde ? La crise écologique est la crise globale la plus urgente à laquelle doit faire face l’humanité, et elle est celle qui produit constamment de la violence à l’encontre des femmes — la lutte contre l’écocide devrait être un principe fondamental de notre lutte contre le système patriarcal.

  • Lolita Chavez (Feministas Abya Yala, Guatemala)

  • Ariel Salleh (Sociologue et éco-féministe, Australie)

3. Rendre visible le travail invisible : La survie du système repose sur le travail non rémunéré et faiblement rémunéré des femmes
Comment pouvons-nous asseoir notre lutte des classes sur le principe de la libération des femmes de manière à combattre les fondations du système d’exploitation capitaliste ? Dans le cadre de la lutte des classes, les femmes ont développé une nouvelle perspective en montrant que la hiérarchie de classe et de l’État sont construits sur l’exploitation du corps des femmes et de leurs créations. Dans les conditions actuelles du capitalisme, le travail des femmes est encore plus exploité et invisibilisé.

  • Genevieve Vaughan (Activiste de la paix, féministe et philanthrope,, Etats-Unis/Italie)

  • Kavita Krishnan (Activiste féministe, All India Progressive Women’s Association, Inde)

13:00-14:45 Pause déjeuner

14:45-17:00 Session II: Ateliers

1) Résister aux migrations forcées : Au nom du droit de chacune à choisir son lieu de vie, nous devons organiser un front de résistance à la migration forcée. Il s’agit de promouvoir la protection et la libération des terres et de ne plus s’intéresser uniquement aux problèmes des femmes migrantes. Comment mettre en place une résistance suffisamment solidaire pour répondre aux besoins qui en découlent ?

2) La libération des femmes comme lutte stratégique : Que pouvons-nous faire pour que les mouvements, organisations et institutions existantes dans les sphères politique, culturelle et économique (axés ou non sur l’État) développent un contenu axé sur la libération des femmes ?

3) Santé : Que pouvons-nous faire dans le domaine de la santé ? Il s’agit d’un des domaines où le patriarcat domine en saisissant, ignorant ou s’appropriant les inventions des femmes. Comment pouvons-nous développer une compréhension et une pratique alternatives de la médecine qui ne soit pas focalisée sur la recherche du profit capitaliste mais plutôt organisée en fonction des besoins de la société ?

4) Économie : De quoi a-t-on besoin pour une compréhension alternative de l’économie qui puisse freiner l’avidité excessive du capitalisme pour le profit ? Nous avons mis sur pied des expériences d’économie alternative à petite échelle dans le monde et en dehors du marché capitaliste. Comment les mettre en lien et les organiser ?

5) Écologie : Quelle devrait être la perspective des femmes dans leur approche de la lutte écologique ? Comment pouvons-nous développer une lutte écologique qui inclut la libération du genre et celle de la société ?

6) Défense de la langue et de la culture : Les femmes se portent garantes de la culture et de la langue. Elles portent la mémoire de l’humanité. Que peut-on faire pour revitaliser les langues locales qui portent les traces des valeurs communautaires morales et politiques, à l’encontre des langues dominées par le système capitaliste ?

7) Construire un front antifasciste : Les femmes dans les luttes contre le racisme, le nationalisme et la montée du fascisme et la nécessité d’un front antifasciste des femmes.

8) Éducation : Afin de mener la lutte des femmes, il est nécessaire d’atteindre notre xwebûn (être soi-même). Le xwebûn est une philosophie de vie qui vise le rejet radical de toutes les normes de vie normés et des codes d’asservissement imposés aux femmes. Pour l’approcher, il est essentiel que les femmes établissent leur propre système d’auto-éducation. Comment les expériences, les méthodes et les pédagogies alternatives développées par les femmes dans différents territoires du monde ont-ils contribué à la lutte des femmes ?

19:00-21:00 Concert

6. Nov.

9:00-9:15 Ouverture et annonces

9:15-11:30 Session III: Devenir — La vie désirée ne viendra pas par des miracles mais par la révolution

Comment pouvons-nous renforcer notre lutte afin d’arrêter les attaques multiformes du système patriarcal contre les femmes ? La clé réside dans le développement d’une lutte intellectuelle et idéologique contre la colonisation historique des femmes.

  • Modération par Rahila Gupta (Autrice et militante, RU)

1. Surmonter la fragmentation créée par la mentalité patriarcale : Classe, nationalisme, fondamentalisme religieux
Comment pouvons-nous nous émanciper des structures de pensée du système patriarcal ? Les luttes des femmes risquent d’être assimilés dans le système si nous ne développons pas un véritable paradigme alternative – un paradigme basé sur des critiques intellectuelles et théoriques en mesure de renverser les limites du système.

  • Niemat Kuku Mohamed (Fondatrice du Gender Centre for Research and Training, Soudan)

  • Dilar Dirik (Sociologue politique et autrice)

2. Féminisme — La rébellion de la plus ancienne colonie et au-delà
Quelle est la place et la contribution du féminisme dans la lutte des femmes, hier et aujourd’hui ? Quelles sont les causes des blocages vécus par le féminisme ? Comment le féminisme peut-il adopter une position anti-système ?

  • Dr. Anjila al-Maamari (Center for Strategic Studies to Support Women and Children, Yémen)

  • Marta Dillon (Autrice et féministe, Mouvement NiUnaMenos, Argentine)

3. Sociologie de la liberté et Jineolojî
Quel rôle jouera la Jineolojî dans la transformation des valeurs, des expériences et des connaissances qui émergent de la révolution des femmes et entrent dans la culture sociale ? Une quête intellectuelle basée sur un paradigme alternatif peut faire des valeurs accumulées par le front de résistance des femmes la base de la révolution.

  • Elif Kaya (Jineolojî)

  • Jules Falquet (Militante féministe et professeure de philosophie, France)

11:45-14:15 Session IV: Notre vision : Construire une vie libre

  • Modération par Benedetta Argentieri (Réalisatrice, Italie)

1. Comment vivre, que faire et par où commencer ?
Qu’entendons-nous par libérer les hommes de l’emprise du patriarcat ? Que signifie libérer les formes de relations de pouvoir basées sur le genre et définir les femmes et les hommes en transcendant le genre ? Quels sont les éléments constitutifs d’une philosophie de vie qui changera et transformera les relations sociales ?

  • Deniz Abukan (Mouvement des femmes libres [TJA], Kurdistan du nord/Turquie)

2. Organisons-nous !
Comment développer un modèle d’organisation des femmes qui engloberait tous les secteurs et toutes les distinctions sociales, y compris les contradictions ethniques, culturelles, religieuses et de classe ? L’organisation autonome est l’outil le plus important pour défendre l’énergie, la lutte et la résistance des femmes contre le patriarcat.

  • Jade Daniels (Ra Life Urban Self Defense System Black women’s movement, États-Unis)

  • Asya Abdullah (Party de l’union démocratique [PYD] Coprésidente, Rojava/Nord de la Syrie)

3. Défendre la vie : Non à la guerre, oui à l’autodéfense
Qu’est ce qui différencie l’autodéfense du militarisme ? L’autodéfense est l’un des principaux outils pour renverser le système patriarcal – dans les luttes de libération nationale et de classe, dans la résistance au fascisme et au racisme, dans la vie quotidienne des femmes.

  • Vilma Rocío Almendra Quiguanás (Des peuples indigènes Nasa, organisation Pueblos en camino en Colombie)

  • Heza Şengal (Militante yézidie, Şengal/Sinjar)

14:15-15:30 Pause déjeuner

15:30-18:30 Session V : Trouver notre voie

Jin, Jiyan, Azadi: Pourquoi une organisation supranationale de femmes ? Quelle est la proposition du confédéralisme démocratique mondial des femmes ?

Est-ce que toutes les luttes pour la libération des femmes peuvent s’unir autour de notre objectif prioritaire : la destruction du système patriarcal multiforme ? Comment est-ce que toutes les luttes des femmes peuvent mettre en place un confédéralisme des femmes basé sur la pluralisme plutôt que sur la domination. Il s’agit ici de concrétiser la manière d’imaginer ensemble le confédéralisme démocratique mondial des femmes. Chacune pourra présenter ses suggestions par rapport au document présenté par le mouvement de libération des femmes kurdes.

  • Modération par Havin Guneser (Ingénieure et membre de l’Initiative internationale Freedom for Öcalan – Peace in Kurdistan)

  • Haskar Kirmizigul (Mouvement des femmes kurdes)

  • Montes Jovita Mataro (İnternational Alliance of Women, Philippines)

  • Boushra Ali (Democratic Women’s Coalition, région Moyen-Orient/Afrique du nord)

  • Représentantes de Gemeinsam Kaempfen (Luttons ensemble, Allemagne)

  • Irem Gelkus (Kadınlar Birlikte Güçlü/Alliance des femmes, Turquie)

  • Ñizol Lonko Juana Calfunao (Peuple indigène Mapuche, commune de Cunco, région d’Araucanía, Chili)

18:30-19:00 Paroles de clôture

Le programme complet est à retrouver ici.