Liberté pour Öcalan

La campagne pour la libération d’Abdullah Öcalan est une initiative internationale relayée par de multiples organisations et personnalités à travers le monde.

Elle vise à la libération du leader kurde emprisonné depuis 1999 sur l’île-prison d’Irmali en Turquie, suite à son arrestation dans le cadre d’une alliance de services secrets de divers pays. Sa mise en liberté est considérée comme indispensable pour une solution politique à la question kurde et la paix au Moyen-Orient.

La campagne

en pratique

Suite à la création de l’Initiative internationale « Liberté pour Öcalan – Paix au Kurdistan » en 1999, la demande de libération du leader a trouvé écho à travers le monde entier.

La campagne est relayée depuis 2016 par 14 syndicats du Royaume-Uni au sein de Freedom for Öcalan Campaign, la Coordination Nationale Solidarité Kurdistan en France, qui rassemble plus de 20 organisations politiques, syndicats et associations de solidarité avec le Kurdistan, le KHRAG et le Congrès des syndicats (COSATU) en Afrique du Sud avec la Free Öcalan Campaign, des personnalités comme Angela Davis, Nelson Mandela, Noam Chomsky, Mickaël Lowy. Elle se décline aussi au niveau artistique par la création et la diffusion d’œuvres d’arts.

La campagne permet de faire connaître la situation d’Abdullah Öcalan et au-delà celle de tou-te-s les prisonnièr-e-s politiques en Turquie mais permet aussi de faire pression sur les instituons internationales des droits humains comme le Comité pour la torture (CPT), les institutions européennes, l’ONU afin qu’elles agissent contre les conditions de détention inhumaines et illégales qui leur sont imposées.

 

Matériel

L’initiative « Liberté pour Öcalan – Paix au Kurdistan »

L’Initiative internationale se considère comme une initiative de paix multinationale œuvrant pour une solution pacifique et démocratique de la “question kurde”, avec une cohabitation pacifique entre Kurdes et Turcs. Même après son emprisonnement, Abdullah Öcalan est toujours considéré comme le leader incontesté par une majorité de la communauté kurde.

Le 15 février 1999, le président du Parti des travailleurs du Kurdistan, Abdullah Öcalan, a été remis à la République de Turquie à la suite d’une opération clandestine soutenue par une alliance de services secrets dirigés par leurs gouvernements respectifs. Écœurés par cette violation scandaleuse du droit international, plusieurs intellectuels et représentants d’organisations civiles ont lancé une initiative pour la libération d’Abdullah Öcalan. Avec l’ouverture d’un bureau central de coordination en mars 1999, l’Initiative internationale “Liberté pour Abdullah Ocalan – Paix au Kurdistan” a commencé son travail.

L’Initiative internationale se considère comme une initiative de paix multinationale œuvrant pour une solution pacifique et démocratique de la question kurde avec les Kurdes, les Turcs et tous les peuples de Mésopotamie vivant ensemble en paix. Même après son emprisonnement, Abdullah Öcalan est toujours considéré comme le leader incontesté par une majorité du peuple kurde. Il semble donc raisonnable de supposer que la solution de la question kurde en Turquie sera étroitement liée à son sort à l’avenir. De nombreux Kurdes le considèrent comme une garantie de paix et de démocratisation. C’est pourquoi le cas d’Öcalan nécessite une perspective de solution réalisable. L’Initiative internationale s’engage à jouer son rôle par un intense travail de lobbying et de relations publiques. Des publications régulières et une politique équilibrée vis-à-vis du public constituent un élément central de son travail.

L’initiative « Liberté pour Öcalan – Paix au Kurdistan »

4 avril 1949 – Naissance

Abdullah Öcalan est né dans une famille pauvre du village d’Amara (en turc : Ömerli), dans la province d’Urfa, dans la région du Bakur (Kurdistan de Turquie). Il est le troisième d’une fratrie de six enfants.

1969-70 – Emploi au cadastre

Öcalan travaille comme agent du cadastre à Amed (en turc : Diyarbakir) et à Istanbul.

Années 70 – Études

Öcalan s’inscrit à la faculté de droit de l’université d’Istanbul puis est transféré à la faculté de sciences politiques de l’université d’Ankara où il commence à étudier la question coloniale au Kurdistan.

25 novembre 1978 – Fondation du PKK

Öcalan et ses camarades fondent le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) à Lice, Amed.

1979 – Départ de la Turquie

Öcalan et certains de ses amis quittent la Turquie pour la Syrie en raison de la prévision du coup d’État militaire de 1980.

1979-1982 – Premiers travaux théoriques

Öcalan écrit ses premières grandes œuvres théoriques sur l’histoire et la politique kurdes tout en formant des centaines de militant-e-s au sein d’académies à Damas et dans les plaines de la Bekaa.

17 mars 1993 – Premier cessez-le-feu

Öcalan déclare le premier d’une suite de cessez-le-feu unilatéraux pour une résolution politique et pacifique du conflit.

9 octobre 1998 – Départ pour l’Europe

En pleine période de cessez-le-feu unilatéral, la Turquie, assistée par l’OTAN, menace la Syrie de guerre, ce qui oblige Abdullah Öcalan à quitter la Syrie. Öcalan se rend en Europe pour promouvoir une solution politique à la question kurde.

15 février 1999 – Enlèvement

Abdullah Öcalan est enlevé à Nairobi, au Kenya, lors d’une opération clandestine conjointe du MİT/CIA/MOSSAD, et remis à l’État turc.

29 juin 1999 – Procès

Après un court procès à caractère spectaculaire en Turquie, Abdullah Öcalan a été condamné à la peine de mort, qui a ensuite été commuée en une peine de prison à vie aggravée en 2002.

1999-2009 -Seul détenu

De 1999 à 2009, Abdullah Öcalan a été le seul détenu de la prison fermée de haute sécurité de l’île d’Imrali, gardée par environ 1000 soldats turcs. Il y a maintenant trois autres détenus dans la prison de l’île.

1999-2011 – Écriture

Öcalan a beaucoup écrit sur l’histoire, la philosophie, les sciences sociales et la politique, révolutionnant la politique kurde. Il a contribué aux discussions sur la quête de la liberté et a inventé le confédéralisme démocratique comme système politique non étatique. Il est également le théoricien de la modernité démocratique.

Juillet 2011 – Mai 2019 – Aucune consultation juridique

Depuis juillet 2011, Abdullah Öcalan n’a pas été autorisé à voir ou à consulter ses avocats jusqu’en mai 2019, suite à une résistance massive à la grève de la faim demandant la fin de l’isolement d’Öcalan.

Janvier 2013-Avril 2015 -Pourparlers de paix

Entre janvier 2013 et avril 2015 a lieu l’une des plus sérieuses séries de pourparlers entre Abdullah Öcalan, le PKK et l’État turc, visant à réaliser une solution politique à la question kurde et une résolution négociée du conflit. Les pourparlers ont échoué en avril 2015, inaugurant une nouvelle vague de violence et de brutalité de la part de l’État turc, et un isolement imposé à Abdullah Öcalan.

8 novembre 2018 – Grève de la faim contre l’isolement

Le 8 novembre 2018, Leyla Güven, députée HDP alors emprisonnée, déclare qu’elle entamerait une grève de la faim illimitée pour demander la fin de l’isolement d’Abdullah Öcalan sur l’île d’İmralı. La résistance à la grève de la faim contre l’isolement finira par inclure plus de 8 000 personnes dans le monde, y compris des prisonniers politiques à travers la Turquie, ainsi que des politiciens, des universitaires et des militants en Europe, au Royaume-Uni, aux Amériques et au Moyen-Orient.

12 janvier 2019 – Première visite familiale depuis 2016

Le 12 janvier 2019, Abdullah Öcalan est autorisé à rendre une brève visite à son frère Mehmet, ce qui marque le premier conact de toute nature avec Öcalan depuis septembre 2016. Cette rencontre a été autorisée une fois que la résistance à la grève de la faim contre l’isolement a commencé à se répandre, en venant à inclure plus de 250 personnes à travers le monde.

2 mai 2019 – Première consultation juridique depuis 2011

Des avocats du cabinet Asrın rencontrent leur client Abdullah Öcalan dans la prison de l’île d’İmralı. Ces rencontres marquent la première fois que M. Öcalan est autorisé à rencontrer ses avocats depuis 2011. Cette rencontre a été autorisée après que la résistance à la grève de la faim contre l’isolement a connu une escalade massive pour inclure plus de 7000 personnes dans le monde entier.

26 mai 2019 – Fin de la résistance à la grève de la faim

À la suite d’une consultation entre Abdullah Öcalan et ses avocats le 22 mai 2019, Öcalan publie une déclaration appelant à mettre fin à la résistance massive à la grève de la faim contre l’isolement. À ce moment-là, la résistance par la grève de la faim avait fini par inclure plus de 8000 personnes à travers le Moyen-Orient, l’Europe, le Royaume-Uni et les Amériques. La résistance s’est terminée le 200e jour de la grève de la faim de Leyla Güven, qui avait d’abord initié la résistance de la grève de la faim le 8 novembre 2018.

24 mars 2021 – Dernier contact

Le 24 mars 2021, Mehmet Öcalan a l’occasion de s’entretenir avec son frère au téléphone pendant quelques minutes. Depuis, il n’y a aucune nouvelle de la situation ou de l’état de santé d’Öcalan.