Werise Muradi

Enlevée au Rojhilat : le kidnapping de Werîşe Muradî par l’Iran

Nov 29, 2023A la une, Actualités

Nous publions ici la traduction effectuée par Serhildan d’un article de la chercheuse Hawzhin Azeez paru initialement le 19 octobre 2023 sur le site du Kurdish center for studies. Elle y revient sur l’enlèvement de Werîşe Muradî, militante kurde connue pour sa défense des droits des femmes kurdes. À travers son cas, elle dévoile la politique de disparitions forcées menée par le régime théocratique iranien pour faire taire les voix d’opposition.

Photos : Werîşe Muradî et manifestation à Javanrud (Javanrow) pendant le soulèvement “Jin, jiyan, azadî”.

Au cœur du Rojhilat, la région du Kurdistan oriental en Iran, la disparition soudaine de Werîşe Muradî, une militante acharnée des droits des femmes kurdes, a provoqué une onde de choc au sein de la communauté kurde mondiale. Ce dernier cas de disparition forcée d’une autre militante kurde rappelle avec effroi les luttes permanentes auxquelles se livrent les femmes kurdes et souligne le dévouement inébranlable de Muradî à la libération des femmes en Iran à la suite du meurtre tragique de Jîna Aminî.

Dans cet article, vous apprendrez à connaître le nom de Werîşe Muradî et de plusieurs autres comme elle. Mais il ne s’agit pas de noms au hasard et de femmes sans visage dont les disparitions, les tortures inévitables et les exécutions possibles ne doivent être considérées que comme une statistique de plus dans une longue série de cas similaires. Il s’agit de femmes, d’êtres humains avec des aspirations, des espoirs et des désirs. Des femmes qui ont osé envisager une vie meilleure pour elles-mêmes et pour d’autres comme elles. Des femmes qui auraient pu choisir le manteau réconfortant de l’apathie, mais qui ont décidé de briser les chaînes rouillées et étouffantes du silence qui entravent leur vie et leur voix. Quel courage faut-il pour s’exprimer face à un régime aussi violemment oppressif et impitoyable, dont l’extrémisme religieux ne connaît ni conscience ni humanité ? Savoir que Muradî connaissait les risques immenses qui pesaient sur sa vie et qu’elle a malgré tout choisi de rester active et de continuer à parler montre que ces femmes sont vraiment les meilleures d’entre nous, les plus courageuses. Elles méritent d’être connues, que leur nom soit prononcé et que nous exigions leur libération.

Disparitions forcées

Les disparitions forcées, vieille tactique prisée du régime iranien et d’autres gouvernements autoritaires, sont conçues non seulement pour étouffer la voix des dissidents, mais aussi comme une puissante tactique d’intimidation et de peur. Les disparitions forcées envoient un message effrayant aux groupes opprimés, réduisant au silence les voix de l’opposition tout en instillant la peur dans le cœur d’une communauté. Elles servent non seulement de sinistre avertissement à toute personne qui résisterait, mais sont aussi un puissant mécanisme permettant à l’élite politique de conserver sa mainmise sur le pouvoir.

Peu après l’incident, l’Association des femmes libres du Kurdistan oriental ou KJAR (Komelgeha Jinên Azad a Rojhelatê Kurdistanê) a fait une déclaration grave au sujet de Werîşe Muradî (Ciwana Sine), considérée comme une de ses membres les plus influentes. Selon cette déclaration de KJAR, Muradî, activiste kurde très impliquée dans l’organisation politique au Rojhilat, a été enlevée près de Sine (Sanandaj) le 1er août 2023 par les forces de l’État iranien.

 Les disparitions forcées envoient un message effrayant aux groupes opprimés, réduisant au silence les voix de l’opposition tout en instillant la peur dans le cœur d’une communauté.

À ce jour, le sort de Muradî reste inconnu, ce qui suscite de vives inquiétudes parmi sa famille et l’organisation. KJAR affirme que Werîşe Muradî a été enlevée par des agents du ministère du Renseignement (Itlaat) et du Corps des gardes, ce qui fait porter la responsabilité de sa sécurité à la République islamique d’Iran. De telles disparitions forcées sont courantes et se produisent avec une régularité effrayante.

Werise Muradi

L’importance de Mme Muradî va au-delà de son rôle de militante kurde ; elle est également une ardente défenseuse des droits des femmes kurdes en Iran, ce qui est la principale raison pour laquelle elle est devenue une cible pour le régime. Alors qu’elle se rendait de Mariwan à Sine, Muradî, accompagnée par une personne non identifiée, a été violemment appréhendée par les forces de renseignement iraniennes. Des témoins oculaires décrivent l’usage excessif de la force, le passage à tabac brutal et l’enlèvement forcé dans un véhicule banalisé. Le lieu où elle se trouve actuellement reste un mystère, aucun contact n’a été établi avec sa famille inquiète, et les chances d’obtenir une représentation juridique semblent faibles, voire inexistantes.

L’engagement inébranlable de Mme Muradî en faveur de la cause des femmes kurdes, en particulier à la suite du meurtre de Jîna Aminî par la tristement célèbre police des mœurs iranienne l’année précédente, a fait d’elle un symbole de la résilience et de la détermination des femmes face à la ligne dure du régime iranien. Ses efforts incessants pour amplifier la voix des femmes opprimées trouvent un écho non seulement au sein de la communauté kurde, mais aussi bien au-delà, touchant la vie de femmes issues de divers milieux marginalisés, notamment les Kurdes, les Baloutches, les Arabes Ahwazi, les Azéris et d’autres personnes qui continuent d’endurer une citoyenneté de seconde zone en Iran. Les femmes ont toujours été la cible d’une répression sévère et de violences sexistes de la part du régime iranien, à tel point que les soulèvements de masse de 2022 ont permis à la communauté internationale d’avoir un bref aperçu de cette sinistre réalité. Shirin Ebadi, célèbre militante iranienne des droits de la femme, a souligné le rôle crucial des femmes dans la promotion du progrès social : “Lorsqu’un régime opprime ses femmes, c’est toute la société qu’il opprime. Les femmes ne sont pas seulement des victimes ; elles sont la force motrice du changement et du progrès.” Mme Ebadi a également souligné l’oppression intense des Kurdes par le régime en déclarant que la communauté internationale “ne doit pas rester silencieuse face à la souffrance du peuple kurde en Iran. Leurs droits et leur dignité doivent être respectés“.

Il est essentiel de reconnaître que l’enlèvement de Werîşe Muradî n’était pas un incident isolé, mais plutôt une conséquence directe du dévouement indéfectible de nombreuses femmes à faire avancer la cause des femmes kurdes, en particulier à la lumière de la mort de Jîna Aminî, alors que des milliers d’autres femmes ont été arrêtées et que beaucoup d’entre elles sont emprisonnées pour une durée indéterminée.

Selon les organisations de défense des droits de humains, diverses autres méthodes telles que les enlèvements arbitraires, la détention au secret, les exécutions sommaires et, bien sûr, la torture sont des tactiques utilisées par le régime contre ses opposants, les minorités comme les Kurdes, les Baloutches et les Baha’is étant les plus vulnérables à de telles tactiques. Les disparitions forcées, quant à elles, peuvent être à l’origine d’une douleur et d’une terreur profondes au sein d’une communauté : “Les conséquences des disparitions, le bouclier d’impunité protégeant les auteurs, l’affront fait au deuil des parents des disparus… révèlent des informations importantes sur l’appareil d’État en Iran.

En tant que femme et Kurde

Les gouvernements réagissent souvent de manière délibérée beaucoup plus brutalement face aux militantes politiques qui sont considérées comme remettant en cause les rôles traditionnels des hommes et des femmes ou les normes sociétales. En conséquence, ces femmes sont confrontées à des violences sexistes et sexuelles accrues afin de neutraliser leur influence et de maintenir les structures de pouvoir patriarcales. L’impact de la mort de Jîna Mahsa Aminî, une Kurde de 22 ans originaire de Saqqez, en Iran, qui a incité des millions d’Iraniennes à envahir les rues pour protester et qui est devenue un symbole de l’oppression persistante à laquelle les femmes sont confrontées dans le pays, en est un excellent exemple.

Initialement déclenchées par des femmes kurdes, ces manifestations ont rapidement transcendé les frontières ethniques et régionales, unissant des Iraniennes d’origines diverses sous la bannière kurde “Jin, Jiyan, Azadî” (Femme, Vie, Liberté). Ce qui a commencé comme une réponse à la tragédie de Jîna Aminî et à l’oppression générale des femmes en Iran s’est transformé en une véritable révolution des femmes. Les femmes et les jeunes filles, ainsi que le reste de la société, ont été confrontées à une répression policière brutale et ont exigé des réformes immédiates de la part du régime répressif en ce qui concerne les libertés sociopolitiques, sexuelles, culturelles et économiques. Leur demande était claire comme de l’eau de roche : le renversement d’un régime qui, pendant des décennies, leur a systématiquement refusé libertés et droits fondamentaux.

Les activistes kurdes comme Muradî ont travaillé sans relâche pour démanteler les barrières persistantes contre les droits des minorités.

Alors que le reste de l’Iran semblait solidaire des Kurdes, reconnaissant la discrimination et la brutalité systémiques auxquelles ils étaient confrontés, des tensions sont apparues lorsque des segments de la société pan-iranienne et persane ont décrié l’existence des Kurdes et d’autres minorités ethno-religieuses. Les activistes kurdes comme Muradî ont travaillé sans relâche pour démanteler les barrières persistantes contre les droits des minorités.

Les femmes kurdes ont toujours été à l’avant-garde de la résistance contre le régime de Téhéran. Les politiques d’oppression visant les Kurdes et d’autres groupes minoritaires en Iran durent depuis des décennies. L’interdiction de la langue kurde, l’assimilation forcée, les déplacements et les exécutions massives sont autant de caractéristiques de l’expérience kurde en Iran. Pourtant, les médias internationaux ont souvent fermé les yeux sur leur sort, laissant des millions de Kurdes sans reconnaissance politique ni soutien extérieur.

Les mollahs s’accrochent au pouvoir par la force

Outre la disparition de Muradî, de nouveaux événements inquiétants continuent de se produire en Iran. Les forces de sécurité iraniennes ont arrêté quatre militantes bahá’íes à Chiraz, soulignant ainsi le climat d’oppression qui règne dans le pays. Roxana Vojdani, Bahareh Ghaderi, Sahar Mohebpour et Setareh Ta’ami ont été transférées dans des lieux non divulgués, ce qui soulève des inquiétudes quant à leur bien-être et leur sécurité.

Dans un autre cas, Sakinah Parvaneh, une ancienne prisonnière politique kurde de Quchan, arrêtée à nouveau il y a six mois, a été condamnée par le système judiciaire à une peine sévère de 7 ans et 6 mois de prison, ce qui met en évidence la répression et la répression légale continues contre les activistes kurdes.

La disparition de Muradî reflète donc un schéma plus large de violations des droits humains et d’oppression politique en Iran. Les manifestations déclenchées par la mort de Jîna Aminî se poursuivent, sans que l’on dispose de chiffres précis sur le nombre de personnes arrêtées, mais certaines sources suggèrent que près de 20 000 personnes ont été détenues. Les forces de sécurité auraient tué environ 500 civils au cours des manifestations, un grand nombre de victimes provenant des régions kurdes et sunnites du sud-est de l’Iran. Les blessés se comptent par milliers. À la fin de l’année 2022, Amnesty International a rapporté que : “Les disparitions forcées, la torture et les autres mauvais traitements, y compris le refus délibéré de soins médicaux, étaient généralisés et systématiques. Des châtiments cruels et inhumains, notamment la flagellation, l’amputation et la cécité, ont été imposés et/ou appliqués. Le recours à la peine de mort a augmenté et les exécutions publiques ont repris. Les procès sont restés systématiquement inéquitables.

Les attaques du régime iranien contre les Kurdes vont au-delà de la répression des manifestants, puisque le Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI) a intensifié ses bombardements contre les partis kurdes iraniens dans le Başûr (Kurdistan méridional / nord de l’Irak). En novembre, le CGRI a lancé plusieurs attaques de missiles contre les positions du groupe kurde iranien dissident, le Parti démocratique du Kurdistan iranien, à Hewlêr (Erbil). Ces attaques ont fait des victimes, endommagé un hôpital et blessé des dizaines de personnes, dont des enfants.

En outre, des lois arbitraires et une marginalisation systématique marquent la relation discriminatoire entre le régime et les Kurdes. L’État iranien a qualifié les groupes armés kurdes de “groupes terroristes” ou “antirévolutionnaires”, y compris le parti politique KJAR dont Muradî était membre. Cependant, ces groupes soulignent qu’ils visent à défendre les droits des Kurdes, qui subissent depuis longtemps discrimination et répression.

Le peuple kurde d’Iran a souffert d’une longue histoire d’oppression ethnique, culturelle et religieuse, qui remonte à la reconfiguration des frontières et des pays après la chute de l’Empire ottoman. Les efforts d’assimilation, les déplacements forcés et les exécutions massives sont ancrés dans la psyché collective des Kurdes d’Iran. Selon un rapport des Nations unies de 2019, les Kurdes représentent près de la moitié des prisonniers politiques en Iran, avec un nombre disproportionné de Kurdes condamnés à mort chaque année. Les exécutions publiques restent une pratique courante de ces actes horribles de pouvoir et de contrôle du régime.

La disparition de Muradî reflète donc un schéma plus large de violations des droits humains et d’oppression politique en Iran. Les manifestations déclenchées par la mort de Jîna Aminî se poursuivent, sans que l’on dispose de chiffres précis sur le nombre de personnes arrêtées, mais certaines sources suggèrent que près de 20 000 personnes ont été détenues.

De même, l’interdiction de la langue kurde persiste dans les écoles et les institutions gouvernementales, et un état d’urgence permanent prévaut dans les régions kurdes. Les villes kurdes ont été systématiquement privées de ressources et d’opportunités économiques, ce qui a entraîné une augmentation du chômage, de la pauvreté et de l’analphabétisme, forçant de nombreux Kurdes à s’engager dans un travail dangereux comme “kolbers”, transportant des marchandises à travers les frontières montagneuses vers le Kurdistan irakien, un métier qui comporte le risque d’être abattu par les forces du régime ou de mourir de froid. Les kolbers sont considérés comme l’un des groupes les plus marginalisés économiquement au sein de la société iranienne collective, en particulier au sein des communautés kurdes.

Malgré l’évidence de l’oppression des Kurdes, le Kurdistan iranien reste l’une des régions les moins bien couvertes par les médias internationaux. Le silence mondial autour de l’arrestation et de la disparition de Muradî en témoigne clairement. Le mouvement de résistance kurde en Iran a toujours fonctionné sans recevoir la reconnaissance qu’il mérite de la part de la communauté internationale, ce qui invisibilise le sort d’environ 12 millions de Kurdes, dépourvus de reconnaissance politique. Leurs vies, leurs disparitions, leurs exécutions et leur marginalisation ne suscitent guère d’intérêt.

“Femmes, vie, liberté” : un slogan en péril

Manifestation à Javanrud

Face à l’évolution de plus en plus inquiétante de la situation dans les régions kurdes d’Iran, le Kurdistan Human Rights Network (KHRN) et le Center for Human Rights in Iran (CHRI) ont collaboré à l’élaboration d’un rapport détaillé intitulé “Massacre in Javanrud” (massacre à Javanrud). Ce rapport met en lumière une série d’événements tragiques survenus lors de la répression des manifestations à Javanrow (Javanrud), dans la province occidentale de Kermanshah. Ce rapport de 100 pages s’appuie sur de nombreuses preuves, comprend des photographies, des vidéos et des entretiens avec 38 témoins oculaires, des familles de victimes et des personnes qui ont été détenues ou blessées entre le début du mois d’octobre et la fin du mois de décembre 2022.

Les conclusions du rapport révèlent des récits profondément troublants de torture, de passages à tabac, de détentions massives et de menaces de harcèlement sexuel à l’encontre de nombreux manifestants, y compris des mineurs. Selon le rapport, les forces de sécurité ont délibérément utilisé des armes militaires pour tirer sur des manifestants pacifiques à Javanrow, entraînant la mort de huit civils non armés, dont un enfant, et blessant au moins 80 manifestants. Les personnes blessées ont été battues et n’ont pas eu accès à des soins médicaux sans risquer d’être arrêtées. Environ 90 personnes, dont 26 mineurs, ont été appréhendées et détenues arbitrairement, et nombre d’entre elles ont subi des violences physiques et des actes de torture pendant leur détention. En outre, les familles des personnes blessées, tuées, détenues ou maltraitées ont subi d’énormes pressions de la part de l’État pour qu’elles gardent le silence. Imaginez maintenant que ce cas douloureux soit multiplié par des dizaines dans d’autres provinces et villes à dominante kurde et vous aurez une meilleure idée de l’ampleur de l’oppression et de la répression exercée par le gouvernement à l’encontre des Kurdes.

Les groupes de défense des droits humains ont catégoriquement condamné ces actes odieux en les qualifiant de “crimes contre l’humanité”, affirmant qu’ils ont été perpétrés par des agents du régime ont été commis au vu et au su des autorités de l’État. Ces actes comprenaient “des meurtres, des mutilations et des abus délibérés et systématiques de civils non armés à grande échelle”. En d’autres termes, un mépris total et absolu pour la vie humaine.

Il n’y aura pas de justice tant que des femmes comme Muradî seront arrêtées arbitrairement, torturées, terrorisées et disparaîtront en toute impunité.

La disparition de Werîşe Muradî, avocate passionnée des luttes des femmes kurdes, et la mort tragique de Jîna Aminî sont profondément liées, symbolisant la détermination sans faille des femmes kurdes face à l’adversité du gouvernement. Ces évènements rappellent brutalement les luttes permanentes auxquelles sont confrontées les femmes kurdes en Iran et mettent en lumière non seulement le besoin urgent d’une attention internationale, mais aussi la remarquable résilience des femmes kurdes face à des décennies d’oppression systémique. Les manifestations déclenchées par la mort de Jîna Aminî ont transcendé les frontières ethniques, unissant des Iraniennes d’origines diverses dans leur demande de liberté, d’égalité et de justice. C’est un moment important pour l’Iran, un moment où les voix des opprimés s’élèvent et où le monde doit écouter, en particulier les voix des femmes kurdes qui ont toujours été en première ligne des lignes de combat pour le changement et le progrès.

Les femmes comme Muradî sont essentielles à la poursuite de la lutte, c’est pourquoi elles continuent d’être prises pour cible par le régime. Le soutien de la communauté internationale est essentiel pour mettre fin à la discrimination et à la violence dont sont victimes les femmes kurdes et pour promouvoir un avenir plus inclusif et plus juste pour tous les citoyens en Iran, quelles que soient leurs origines. Il n’y aura pas de justice tant que des femmes comme Muradî seront arrêtées arbitrairement, torturées, terrorisées et disparaîtront en toute impunité.

C’est pourquoi, aujourd’hui plus que jamais, la communauté internationale doit se tenir aux côtés de toutes les femmes en Iran, qui continuent à défier vaillamment un ordre cruel dont la solution à leurs justes revendications est de les faire disparaître. Mais l’égalité des droits n’est pas quelque chose que l’on peut effacer par la force, car elle existe dans le cœur de chaque femme vivante qui désire être libre, comme Werîşe Muradî. Le régime iranien et ceux qui, comme lui, continuent d’opprimer et d’assassiner les Kurdes devraient savoir que pour chaque Muradî qu’ils font disparaître et qu’ils détiennent, il y en a des milliers d’autres qui ont brisé depuis longtemps les chaînes du silence et qui sont prêtes à assumer le rôle de leader, d’enseignante, d’activiste et de révolutionnaire ; pour ces femmes kurdes, le coût du silence est bien plus élevé que le prix qu’elles paient entre les mains des régimes extrémistes.

 

 

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