Formation à la Jineolojî au village des femmes de Jinwar

Manifestations en soutien à la révolte en Iran

Sep 21, 2022A la une, Actualités, Europe

Le 16 septembre dernier, Jina Mahsa Aminî, une jeune femme kurde iranienne de 22 ans est décédée après avoir été battue à mort par la police des mœurs iranienne. Cet assassinat a déclenché une nouvelle vague de révolte et des manifestations de masse se succèdent en Iran, au Kurdistan de l’est (Rojhilat) et dans de nombreuses villes de la région et du monde.

Les femmes sont à la tête de la contestation dans la rue, aux cris de « Jin, jiyan, azadî » (Femmes, vie, liberté), slogan historique du mouvement des femmes kurdes, et « Mort au dictateur ». Ce féminicide d’État s’inscrit dans la vague répressive patriarcale, qui cherche à prendre contrôle du corps des femmes et n’hésite pas à les assassiner pour asseoir sa domination.

Aujourd’hui, le pouvoir patriarcal et nationaliste en Iran tente une fois de plus de réprimer le mouvement par le sang et la force. Mais bien que 15 manifestant-e-s aient été tuées et 733 blessées, rien n’arrête la résistance populaire qui continue depuis une semaine.

En soutien aux femmes et aux peuples qui luttent en Iran et au Kurdistan de l’est, de nombreux rassemblements sont appelés en Europe. Cet article sera mis à jour avec les nouvelles dates de manifestation et les communiqués d’appel.

Rassemblements à venir

📌 Bordeaux : Place de la Comédie, samedi 24 septembre à 14h

📌 Marseille : Réformés, samedi 24 septembre à 14h

📌 Strasbourg : Place Gutenberg, samedi 24 septembre à 15h

📌 Lyon : Place Bellecour, samedi 24 septembre à 15h

📌 Paris : Fontaine des Innocents (Châtelet – Les Halles), samedi 24 septembre à 17h30

📌 Montpellier : Place de la Comédie, samedi 24 septembre à 17h

📌 Rennes : Place de la République, lundi 26 septembre à 18h

Communiqué du mouvement des femmes kurdes en France

JÎNA MAHSA AMINI EST IMMORTELLE !

Le 13 septembre 2022, Jîna Mahsa Amini, une Kurde de 22 ans originaire de Saqez, a été arrêtée à Téhéran par la “police des moeurs” iranienne au motif qu’elle ne portait pas son voile comme le veut la loi. Après avoir été maltraitée et torturée pendant des heures au poste de police, elle est décédée des suites de ses blessures.

Le féminicide de Jîna Mahsa Amini est un nouvel exemple cruel de l’oppression systéma que des femmes par le régime répressif iranien. Depuis la révolu on islamique de 1979, l’Iran impose notamment le port du voile, qui est contrôlé en public par la soi-disant police des mœurs. En cas de non-respect, les femmes sont menacées de violence et de répression. Le régime islamique tente de maintenir “l’honneur” de la religion et du gouvernement en détruisant la liberté des femmes. Pendant des décennies, il a commis des violations des droits humains et des actes de torture sous couvert de moralisme et de nationalisme, a terrorisé les opposants politiques, a torturé les féministes* et les défenseurs des droits des femmes* et les a harcelés dans les prisons.

Les femmes sont torturées et même assassinées sans distinction dans les rues et sur les places du pays en cas de non-respect de l’obligation de se voiler ou d’écarts par rapport aux prescriptions de la “morale féminine”. Le régime s’en prend en outre brutalement aux mouvements féministes et queer. Les militants* sont contraints à l’exil, torturés, battus et condamnés à mort.

La politique de pouvoir patriarcale et inhumaine, qui constitue le fondement de tous les États, exerce une guerre systématique contre les femmes ainsi que toutes les formes de brutalité contre leur corps. Le cas de la soldate arménienne Anush Apetyan, 36 ans, capturée, violée, torturée et tuée par des soldats azerbaïdjanais lors des récentes attaques en Arménie, en est une illustration récente. Comme toujours, les femmes sont les plus touchées par l’occupation, la violence, la répression et l’oppression par lesquelles les États se maintiennent en vie. La force organisée des femmes et de tous les groupes opprimés est en même temps la force motrice pour la construction de la paix, de la liberté et de l’égalité. Chaque féminicide, chaque attaque patriarcale est une attaque contre nous toutes. La colère et la tristesse qu’ils suscitent, nous les transformerons en résistance et en autodéfense.

Malgré tout, les femmes iraniennes n’ont jamais cessé de résister et de se rebeller contre l’oppression. Elles s’organisent et protestent publiquement contre l’obligation de se voiler et les autres interdictions que le régime leur impose.

La mort de Jîna Amini a également déclenché des manifestations de masse dans tout le Kurdistan oriental et en Iran, auxquelles il a également été répondu par une violence policière brutale et qui a fait plusieurs blessés. En Iran, il règne un climat de répression et d’oppression totale qui ne touche pas seulement les Kurdes et les femmes, mais l’ensemble de la société. Ainsi, toute résistance, toute organisation contre le régime et toute tentative de construire une vie libre sont réprimées et rendues presque impossibles.

En tant que Mouvement des Kurdes en France (TJK-F), nous saluons et soutenons la résistance de nos sœurs en Iran et dans toutes les régions du Kurdistan, et nous sommes solidaires de tous les peuples, minorités et sexes opprimés. Jîna Mahsa Amini reste inoubliable – dans notre lutte mondiale contre l’oppression et le patriarcat, son souvenir, ainsi que celui de toutes les victimes de la politique féminicide misogyne, continue à vivre.

La femme, la vie, la liberté !
Jin Jiyan Azadî !

Mouvement des Femmes Kurdes en France (TJK-F)