Pour un nouvel internationalisme des femmes : le Confédéralisme mondial démocratique des femmes

Sep 25, 2022Confédéralisme démocratique, Expériences et analyses, Femmes, Internationalisme, Pratiques militantes

Le Mouvement de libération des femmes kurdes a présenté pour la première fois, en octobre 2018, sa proposition de Confédéralisme démocratique des femmes à la Conférence internationale des femmes de Francfort, organisée par le réseau “Women Weaving the Future” sous le titre “Revolution in the Making”. Dans sa déclaration de cinq pages pour le 8 mars 2018, le KJK (Komalên Jinên Kurdistan, Communautés des femmes du Kurdistan) a ensuite adressé l’appel suivant aux femmes de la terre. 

Le premier principe de la lutte pour la libération des femmes est l’organisation. La liberté ne peut être possible sans organisation. Il est nécessaire de transformer les contestations en organisation permanente. La conjoncture de ce premier quart du 21e siècle et l’attitude militante des femmes rendent imaginable la lutte pour la liberté. Nous devons pour cela porter notre lutte à un niveau supérieur. Nous devons organiser notre opposition et organiser notre lutte contre ce système anti-démocratique, dictatorial et oppressif. Car si nous n’imbriquons pas nos luttes dans une même forme, nous n’arriverons pas à provoquer les changements que nous souhaitons voir advenir. Le moment est venu de faire de la révolution des femmes une réalité et de faire du 21e siècle une ère de liberté pour les femmes. Les conditions sont réunies pour cela. En tant que Mouvement pour la libération des femmes kurdes, nous proposons d’adopter le Confédéralisme mondial des femmes afin d’unifier les luttes des femmes au niveau mondial tout en préservant leur autonomie. En tant qu’organisations et mouvements de femmes, nous devrions être capables de développer des positions communes, de surmonter nos divisions, de définir des stratégies et des tactiques de lutte collectives, et enfin de coopérer et de construire des mécanismes communs. Nous devons discuter et définir ensemble les principes et les modes d’organisation nécessaires à cet effet. Le contrat social, que nous avons proclamé en tant que mouvement en 2002, sur lequel nous travaillons à nouveau actuellement et que nous partagerons bientôt avec vous, peut fournir un cadre fondamental pour cela.

En tant que Mouvement pour la libération des femmes kurdes, nous proposons d’adopter le Confédéralisme mondial des femmes afin d’unifier les luttes des femmes au niveau mondial tout en préservant leur autonomie.

Le Confédéralisme mondial démocratique des femmes n’est pas encore un concept ou un programme entièrement finalisé. Nous sommes plutôt dans un processus de discussion qui a été inspiré, entre autres, par a) les développements des dernières années au Kurdistan, en particulier le processus révolutionnaire au Rojava ; la participation accrue et la participation des internationalistes dans ce processus, ainsi que les réflexions issues de la lutte au Kurdistan dans d’autres parties du monde et b) le contexte historique qui est le nôtre, les effets de celui-ci sur les femmes et l’opportunité ainsi que la nécessité historique que nous voyons de réaliser la révolution des femmes. En plus de cela, les dernières années ont été marquées par des développements internes au sein du Mouvement de libération des femmes du Kurdistan sur les plans idéologiques, organisationnels, structurels, politiques et sociaux, comme avec l’essor de la Jineolojî, la mise en place du principe de coprésidence, l’organisation du système confédéral du mouvement des femmes. Ainsi, la plus grande organisation faîtière des femmes kurdes a été rebaptisée, de KJB (Koma Jinên Bilind – Haut conseil des femmes) en KJK (Komalên Jinên Kurdistanê – Communautés des femmes du Kurdistan) lors de son assemblée générale extraordinaire au printemps 2014. Cela ne marque pas seulement un changement de nom, mais une restructuration en concordance avec le Confédéralisme démocratique tel que conceptualisé par Abdullah Öcalan. En conséquence, la KJK est non seulement la plus grande organisation faîtière du mouvement des femmes kurdes, mais aussi une structure confédérale.

Apprendre la démocratie

Le Confédéralisme démocratique est le projet politique d’une démocratie de base transnationale et porte une critique fondamentale de l’État-nation. Le Confédéralisme démocratique est l’alternative politique – proposée par la Modernité démocratique – à l’État-nation, qui émane lui de la Modernité capitaliste. Öcalan décrit sa fonction et son rôle dans le troisième volume (“Sociologie de la liberté”) de son Manifeste pour une civilisation démocratique en cinq volumes – librement traduit – comme suit : “Le Confédéralisme démocratique est la forme politique fondamentale de la modernité démocratique. Il exprime un rôle vital dans le travail de reconstruction et constitue l’instrument politique démocratique le plus approprié pour l’élaboration de solutions. Le Confédéralisme démocratique est l’alternative de la Nation démocratique et se propose comme l’instrument principal pour résoudre les problèmes ethniques, religieux, urbains, locaux, régionaux et nationaux, problèmes dont le point de départ est le modèle social fasciste, monolithique, homogène et monochrome de la modernité capitaliste créé par l’État-nation. Dans la Nation démocratique, chaque ethnie, chaque religion, chaque ville, chaque réalité locale, régionale et nationale a le droit de participer avec sa propre identité et sa structure fédérale démocratique”.

Le Confédéralisme démocratique en tant que structure, d’autre part, est également fonctionnel, car il contribue au démantèlement du pouvoir et de la domination et à l’apprentissage de la démocratie. Les directions verticales et horizontales convergent ici. D’innombrables entités forment une unité organisationnelle, tout en conservant leur autonomie et leur autonomie interne. Elles ne sont pas organisées hiérarchiquement, mais représentent une pyramide inversée dans la dimension verticale. Horizontalement, elles sont organisées avec d’autres entités, soit géographiquement, soit en fonction du sujet autour duquel elles se réunissent. Dans la pratique, cela signifie, par exemple, qu’un groupe écologique local s’organise de manière confédérale avec les groupes écologiques d’autres endroits, mais qu’il est également organisé au niveau local – dans des conseils – avec des groupes de femmes, des municipalités, des coopératives, des écoles primaires, des groupes de jeunes, etc. Cette pratique de l’autodétermination et de l’auto-administration sert à renforcer la politique démocratique, qu’Öcalan considère comme une unité de pensée, de discussion et de décision collectives. Pour lui, l’État est la négation de la capacité de la société à exercer son pouvoir politique. La politique telle qu’il la conçoit est le contraire de l’administration de l’État, elle est le lieu de la recherche de solutions aux problèmes sociaux. Les sociétés doivent réaliser leur liberté en acquérant leur propre pouvoir de pensée, d’auto-détermination et se démocratiser, en un mot se politiser. Il existe un lien indissociable entre la politique, la liberté et la démocratie. Elles ne peuvent exister qu’ensemble.

Dans la pratique, cela signifie, par exemple, qu’un groupe écologique local s’organise de manière confédérale avec les groupes écologiques d’autres endroits, mais qu’il est également organisé au niveau local – dans des conseils – avec des groupes de femmes, des municipalités, des coopératives, des écoles primaires, des groupes de jeunes, etc.

Sur la base de cette définition, le confédéralisme mondial démocratique des femmes représente une manière de construire un système politique de femmes international, dont l’objectif principal est de trouver des solutions aux problèmes affectant les femmes, cela en renforçant collectivement leur pouvoir de pensée, de détermination et d’action. Cela signifie que le confédéralisme mondial des femmes serait une structure politique dans laquelle les femmes organisées réfléchiraient ensemble aux attaques patriarcales et aux moyens de leur libération, s’engageraient dans une production théorique et intellectuelle, partageraient leurs observations, élaboreraient des solutions, prendraient et appliqueraient des décisions communes. Il ne s’agit pas de former une nouvelle organisation faîtière commune ou une organisation internationale de femmes. Ce qu’il faut, c’est une démocratie de base transnationale des femmes, fondée sur un équilibre entre le local et le global, le spécifique et l’universel. C’est différent d’un réseau, d’une fédération ou d’une union, par exemple. Mais il ne s’agirait pas non plus d’une simple entité lâche qui se réunit de temps en temps, discute et diverge à nouveau. Nous avons plutôt besoin d’un mécanisme par lequel le potentiel intellectuel et pratique des femmes peut prendre une forme concrète au niveau mondial et où une contre-force efficace contre le patriarcat peut émerger. Pour ce faire, nous devons aller au-delà de tout ce qui a existé jusqu’à présent, car nous sommes dans une période historique. Jamais auparavant, au cours des 5000 ans d’histoire du patriarcat, la lutte pour la libération des femmes n’a occupé une place aussi stratégique, jamais la possibilité d’une révolution des femmes n’a été aussi grande.

Nous sommes à une époque où le dilemme entre la lumière et les ténèbres, la justice et l’injustice, la libération et l’esclavage est particulièrement visible dans l’exploitation des femmes, mais aussi dans leur lutte incessante pour la liberté. C’est pourquoi aucun siècle n’a été aussi favorable à la libération des femmes que le 21ème.

La question d’un nouvel internationalisme n’est pas nouvelle

La pratique de l’internationalisme au 21e siècle est l’autre axe qui nourrit l’idée du confédéralisme des femmes. Le mouvement de libération des femmes du Kurdistan, tout comme le mouvement kurde dans son ensemble, sous la direction du PKK, ont été internationalistes dès leurs débuts, et cela parce qu’ils sont socialistes. La déclaration fondatrice du PKK de 1978 se terminait par les mots : “Vive l’indépendance et l’internationalisme prolétarien”. Dans ses analyses idéologiques de la fin des années 1980 et du début des années 1990, Abdullah Öcalan aborde beaucoup la question du socialisme et, par là également, celle de l’internationalisme (prolétarien), qu’il appelle le « principe principal ». Dans une analyse[1] de janvier 1990, il décrit la dialectique de l’internationalisme au sein du PKK comme suit : « Alors que nous avançons vers la révolution kurde en tant que mouvement de libération nationale, nous lui ajoutons l’élément le plus essentiel, l’internationalisme. Nous faisons de notre propre révolution un pilier de la révolution turque d’une part, et un pilier stable de la libération nationale et démocratique au Moyen-Orient d’autre part. Nous tenons une position depuis laquelle la révolution démocratique et le socialisme en Turquie peuvent s’appuyer, et en même temps, nous donnons de la force à une multitude de développements démocratiques et nationaux de peuples plus petits. Qu’est-ce que cela signifie ? Que nous apportons une réponse significative aux besoins des développements démocratiques et socialistes dans le monde. Dans notre contexte, le socialisme réalisé dans le PKK est la meilleure réponse aux efforts d’auto-renouvellement du socialisme”.

À partir des années 1990, Öcalan s’est intéressé aux raisons de la fin du socialisme réel. C’est ce qui l’a conduit à proposer un changement de paradigme au sein du PKK. Le principe et la pratique de l’internationalisme ont toujours été centraux dans ce processus. Ainsi, dans une analyse du 1er mai 1993[2], il remarque que l’une des impasses principales à laquelle est confronté le socialisme à la fin du 20e siècle est celle de son renouvellement analytique : les problèmes de notre siècle sont analysés à partir des catégories du 19e siècle. Il estime que la conception des classes doit être redéfinie, car la classe ouvrière analysée dans le Manifeste du Parti communiste, par exemple, n’existe plus comme telle et que le capitalisme ne se satisfait plus de l’exploitation d’une classe au sens étroit. Si le type d’exploitation existe toujours, celle-ci est maintenant plus globale et c’est toute la société y est soumise. Le capitalisme a développé des méthodes d’extraction, de vol et d’oppression qui ne peuvent être comparées à celles du 19e siècle. Dans le même texte, Öcalan propose une nouvelle Internationale et déclare nécessaire une reconceptualisation de l’idéologie socialiste, qui devrait prendre la forme d’un programme, puis se réorganiser afin de passer à l’action.

La question d’un nouvel internationalisme n’est pas nouvelle. De nombreux penseurs socialistes ont traité de cette question au cours des 20-30 dernières années. Parmi eux, Murray Bookchin, qui a écrit en 1993 un essai intitulé “Un nouvel internationalisme” : « Dans la perspective de la fin du XXe siècle, nous devons certainement exiger plus que ce que l’internationalisme exigeait au 19e siècle. Nous devons construire une morale de la mutualité dans laquelle les différences culturelles de tous bords servent à faire progresser l’unité même de l’humanité – en bref, une nouvelle mosaïque de cultures vivantes qui enrichissent les relations entre les gens et soutiennent leur progrès, plutôt que de les fragmenter et de les diviser en de nouvelles ‘nationalités’ et en un nombre croissant d’États-nations ».

Pour le Mouvement des femmes kurdes, la question d’un nouvel internationalisme au 21e siècle est liée à celle de l’analyse de notre contexte historique du point de vue des femmes. Nous constatons que dans ce premier quart du 21e siècle, la question anti-patriarcale passe de plus en plus souvent au premier plan, devenant le principal conflit social dans de nombreux territoires. Abdullah Öcalan avait déclaré lors de la Journée internationale de lutte des femmes de 1998 : « Tout comme le 19e siècle a été l’ère des partis bourgeois et le 20e siècle l’ère des partis ouvriers, le 21e siècle sera l’ère des partis qui mettent la question des femmes au centre de leurs préoccupations ». L’actualité des mouvements sociaux lui donne raison. Nous l’observons avec la révolution des femmes au Kurdistan, sous l’impulsion de notre mouvement (avec le développement de structures d’autodéfense des femmes et la lutte contre l’EI, leur participation dans le domaine politique, le principe de coprésidence …), mais aussi dans la lutte toujours plus forte des femmes pour la liberté, l’égalité, la justice, la dignité et la paix dans le monde entier. Jamais, peut-être, autant de femmes ne sont descendues dans la rue pour défendre leurs droits qu’aujourd’hui. Jamais, peut-être, dans l’histoire, autant de femmes n’ont exprimé ouvertement leur rejet du système patriarcal et capitaliste en place. Le nord, en particulier, où beaucoup d’organisations de femmes ont périclité pendant la phase de libéralisation des années 90, est maintenant dans une phase de reconstruction. Les grèves des femmes de cette année (2018) en Europe, les marches des femmes aux États-Unis, ainsi que les campagnes telles que #MeToo ou #TimesUp, en sont la preuve. Partout dans le monde, la conscience de genre se renforce à mesure que le potentiel de conflit augmente. Cela ouvre de nouvelles opportunités pour lune libération des femmes.

« Tout comme le 19e siècle a été l’ère des partis bourgeois et le 20e siècle l’ère des partis ouvriers, le 21e siècle sera l’ère des partis qui mettent la question des femmes au centre de leurs préoccupations. »

Abdullah Öcalan

Le mouvement des femmes kurdes est déjà convaincu que le 21ème siècle sera celui de notre libération et réalise, en tant que mouvement organisé, la grande responsabilité qui découle de ce constat. Le système patriarcal tente par tous les moyens d’arrêter le processus historique enclenché avec la révolution du Rojava. La multiplication d’attaques misogynes dans le monde entier en témoigne. C’est pourquoi il est impératif que les femmes du monde entier luttent ensemble et concentrent ainsi leur force collective. Car ce n’est qu’ensemble que nous pourrons mener une lutte efficace contre le patriarcat et donc contre toutes les formes d’exploitation et d’oppression. Le système hégémonique mondial est fortement organisé en lui-même. Pour le vaincre, nous devons être au moins aussi bien organisées, sinon plus.

Lutter réellement ensemble

Comment pouvons-nous organiser les femmes en tant que potentiels sujets principaux de la révolution du 21e siècle ? Au cours des dernières décennies, il y a eu de nombreuses tentatives pour former des réseaux d’organisations de femmes. Cependant, nous constatons que les résultats ne correspondent pas aux exigences et aux nécessités de notre époque. Cela peut être dû au manque d’analyse des obstacles qui se dressent devant nous. Qu’est-ce qui nous empêche de nous organiser et de lutter ensemble ? Quels sont les obstacles politiques, sociaux, culturels, idéologiques, pratiques, financiers, etc. ? Comment pouvons-nous les surmonter ? Ces questions sont essentielles.

Le confédéralisme démocratique est une solution possible à cet égard, car il repose sur un équilibre optimal entre le local et le global et favorise en même temps une politique démocratique en tant que structure. C’est, après tout, une nécessité urgente pour les luttes communes. Car ce n’est que s’il est possible de surmonter les rapports de force et de domination internes ainsi que les hiérarchies que la lutte commune pourra progresser. Un pilier fondamental du principe de l’internationalisme est la solidarité internationale. Selon la définition marxiste, la solidarité internationale concerne également le soutien mutuel. Le soutien mutuel entre les mouvements révolutionnaires, les mouvements de libération des femmes, les partis socialistes de gauche, les organisations anticapitalistes, les mouvements de libération des peuples, etc. est indiscutable, nécessaire et urgent. Mais il n’est pas suffisant. Nous devons aussi trouver des moyens de lutter ensemble et de nous défendre mutuellement. Le soutien est une chose, la défense en est une autre. Elle va plus loin et est plus radicale par nature. Lorsqu’il s’agit de soutien, nous nous tenons côte à côte. Mais lorsque nous défendons quelqu’un, nous pouvons nous mettre entre lui et son agresseur si nécessaire. C’est une qualité différente. Et c’est pourquoi nous pensons que, pour les femmes aussi, une réévaluation du principe et du concept de solidarité internationale est nécessaire. Le confédéralisme mondial démocratique des femmes défend également cette idée.

Le soutien mutuel entre les mouvements révolutionnaires, les mouvements de libération des femmes, les partis socialistes de gauche, les organisations anticapitalistes, les mouvements de libération des peuples, etc. est indiscutable, nécessaire et urgent. Mais il n’est pas suffisant. Nous devons aussi trouver des moyens de lutter ensemble et de nous défendre mutuellement.

La situation et les besoins changent en permanence. Nous reconnaissons que nous devons franchir une étape de plus pour répondre à ces demandes et ainsi transformer notre époque. Nous sommes fermement convaincues que le moment est historique et que nous seules, en tant que femmes, pouvons mettre en marche une révolution qui puisse combattre efficacement toutes les formes d’exploitation et d’oppression. La question des femmes est au cœur de toutes les questions sociales et ce constat se propage. La conscience de genre et de classe des femmes du monde entier se renforce. Nous devons utiliser cette opportunité pour réaliser la révolution des femmes. Mais pour cela, nous devons aussi nous occuper des formes d’organisation et de résistance communes. En tant que mouvement de libération des femmes du Kurdistan, nous voulons remplir notre rôle et notre responsabilité en essayant de mettre nos expériences idéologiques, théoriques, politiques et pratiques au service de toutes nos sœurs. C’est pourquoi nous discutons de l’idée d’un Confédéralisme mondial démocratique des femmes à la fois comme une solution et comme un moyen de mener une lutte commune, efficace, radicale et démocratique des femmes du monde entier contre le patriarcat. Nous voulons ouvrir cette discussion, que nous avons commencée en interne, autant que possible. Ce n’est qu’en discutant, trouvant des solutions, prenant des décisions et agissant de concert que nous pourrons vraiment lutter ensemble.

Notes :

1 – “Gerçekleşen Sosyalizmin Dönüm Noktasında Yeni Sosyalizm Arayışları Gelişir”.

2 – Sosyalizmde Israr İnsan Olmakta Isrardır, Weşanên Serxwebûn, 1998